Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

amour nègre - Page 3

  • Rendez-vous jeudi 24 novembre à la Société de Lecture

    images.jpgLa Société de Lecture accueille tout au long de l'année des écrivains, philosophes, historiens, journalistes, metteurs en scène, historiens de l'art et hommes politiques pour parler de leurs oeuvres, d'un sujet d'actualité ou d'une thématique. Ces rencontres ont lieu à midi ou le soir et sont précédées d'un buffet ou d'un cocktail. Toutes nos conférences sont enregistrées et sont à disposition de nos membres. L'ensemble des conférences sont organisées grâce au très généreux soutien de Mirabaud & Cie, banquiers privés ainsi que du Mandarin Oriental Genève.

    jeudi 24 novembre 2011
    12h00 / buffet
    12h30 / déjeuner-débat
    Lieu : Société de Lecture

    Du récit autobiographique à la création romanesque
    Entretien mené par Pascal Schouwey, journaliste indépendant

    Quelle est la frontière entre le récit autobiographique et la création romanesque ? Alors que L'Enfant secret raconte l'histoire (réelle) des grands-parents suisses et italiens de l’auteur, L'Amour nègre narre les mésaventures (imaginaires) d'un jeune Africain qui part à la découverte du monde global d'aujourd'hui, assoiffé de musiques et de marques. Quels sont les points communs entre ces histoires ?

    Le nombre de places étant limité, les demandes d'inscription sont traitées par ordre d'arrivée. Nous vous rappelons toutefois que toutes nos conférences sont enregistrées sur CD et disponibles, pour les membres, auprès de notre secrétariat.

    Midi : 12h: buffet, 12h30 - 14h : conférence
    Soir : 19h: cocktail, 19h30 - 21h : conférence
    Participation aux frais * : membres fr. 25.-, non-membres fr. 40.- et étudiants fr. 10.-.

     

  • Interview inédite de Vladimir Dimitrijevic

    images-2.jpegIl vaut la peine de revenir sur le parcours atypique d’un homme — éditeur avant tout — qui poursuit, contre vents et marées, sa vocation de passeur. Beaucoup d’eau a coulé sous les ponts. Le monde a vu la chute du mur de Berlin, puis de la maison communiste toute entière, et le démembrement de la Yougoslavie. Pris à son tour dans la tourmente, l’Âge d’Homme a choisi son camp. Mais pouvait-il en être autrement ? Claude Frochaux se souvient : « Les journalistes nous harcelaient pour obtenir nos brochures : c’est bien la preuve qu’elles étaient utiles. S’exprimer, dire les choses, est franchement plus démocratique que se censurer soi-même ou censurer les autres. »

    — Aujourd’hui, quel bilan l’éditeur tire-t-il de ces vingt dernières années ?

    Vladimir Dimitrijevic : Les vingt ans de l’Âge d’Homme, en 1986, c’était  déjà 2000 titres. Impossible, par conséquent, de résumer en quelques mots cette période particulièrement féconde. Ce que je peux dire, c’est que j’ai l’impression que la maison d’édition — sa vocation — n’a pas changé. Dans les domaine des grandes traductions, comme dans celui de la littérature en général, la devise est toujours la même : une ouverture sur le monde. Il est clair que l’époque où l’Âge d’homme publiait les livres des dissidents russes était une époque plus glorieuse, mais j’estime que l’époque actuelle n’est pas moins intéressante, au niveau littéraire tout au moins. »

    — Si le monde a changé, depuis la chute du communisme jusqu’aux décombres de la guerre irakienne, qu'en est-il aujourd'hui du journalisme ?

    —Le journalisme — et plus particulièrement, le journalisme littéraire — est devenu quelque chose où on essaie, chaque semaine, de découvrir le meilleur livre de ces 20 dernières années ! Ce qui provoque une inflation extraordinaire des jugements. Nous n’avons plus le temps ni l’envie de rentrer dans les nuances qui se trouvent dans un livre. Nous n’avons plus la générosité d’entrer dans les personnages incarnés. On a l’impression qu’une biographie sommaire vaut toutes les descriptions psychologiques. Pour moi, la littérature, c’est ce qui fait partie intimement de ma vie, dans n’importe quel domaine, et qui éclaire le monde dans lequel nous vivons. Il est impossible de savoir ce que pensaient les gens du Moyen Âge, qu’ils aient vécu en Irlande ou en Chine, en Europe ou en Afrique, sans la littérature. Tout le reste relève de la statistique ou de l’appréciation subjective. Avec la littérature, nous entrons dans le vif du sujet. J’admire un écrivain comme Simenon, parce qu’il nous donne tellement de façons d’appréhender le monde. Comme les grands écrivains russes, français, allemands du XIXe, il ne fait pas l’inventaire de la vie, mais il la restitue dans sa totalité.

     

    Lire la suite

  • Souvenirs du Salon (2)

    IMG_0445.JPGLes Salons du Livre, croyez-moi, c'est la barbe. Bruxelles, Paris, Genève : le topo est toujours le même. A moitié dissimulés derrière une pile de livres, les auteurs font l'article, comme les dames dans les vitrines, mais avec sans doute moins de succès. Chacun essaie de vendre ses charmes. Sourires. Paroles amènes. Regards accrocheurs. Parfois, ça marche. Le plus souvent, on en est quitte pour un long soliloque, au terme duquel le chaland (et bien plus souvent la chalande) repose le livre qu'il tient dans les mains (le vôtre, donc) et s'en va avec une moue dédaigneuse. Pendant ce temps, votre voisin de table, qui, lui, a signé quelques livres, vous regarde du coin de l'oeil en ricanant...

    Mais faut-il rencontrer, à tout prix, les écrivains dont on aime les livres ? À part quelques fétichistes (dont je suis) toujours avides d'exemplaires dédicacés, qui peut bien s'intéresser aux auteurs ? La lecture n'est-elle pas ce plaisir solitaire, parfois même clandestin, qui exige du lecteur à la fois le silence, le secret et la solitude ?

    Heureusement, il y a les rencontres. C'est la seule et la meilleure raison de fréquenter les Salons du livre. Les rencontres obligées, qu'on appelle pompeusement « signatures » ou « dédicaces ». Et les rencontres imprévues. Comme, par exemple, celle de Stéphanie Pahud (photo 1), maître-assistante à l'UNIL et auteure/autrice d'un épatant Petit traité de désobéissance féministe* (voir un article du Temps, ici), qui signe, en toute quiétude, de sa plus belle plume, un exemplaire de son livre. Dans la seconde partie de son Petit traité, Stéphanie Pahud interroge une trentaine de personnalités romandes sur leur vision du féminisme. Réponses passionnantes, qui n'échappent pas à la doxa dominante (tout le monde ici, ou presque — même Michel Zendali ! —, est féministe!). Mais qui trace un portrait assez juste et nuancé de l'époque. Dans la première partie, Stéphanie Pahud analyse avec finesse et (im)pertinence les clichés qui entourent le féminisme aujourd'hui. Images à l'appui. Un livre à lire et à faire lire.

    Autre rencontre, au Salon africain, celle de Gorgui Wade NDOYE, journaliste et animateur du site continentpremier.com. IMG_0447.JPGJe me réjouissais et appréhendais au peu les débats prévus autour de L'Amour nègre. Vous imaginez pourquoi. Mais quand on aime la provocation (et le titre du livre est provocateur), il faut assumer, n'est-ce pas ? J'attendais ce moment depuis longtemps : parler du roman avec les premiers intéressés, lecteurs du continent premier, précisément : les Africains. La rencontre — et les débats (plus de deux heures !) — ont été passionnants, drôles, émouvants. En un mot : très enrichissants. Les questions ont fusé. J'ai essayé d'y répondre le mieux possible. Les débats étaient animés par Gorgui Wade Ndoye, blogueur émérite de la TdG et de 24Heures (voici son blog), journaliste et animateur du site Continent Premier. Un grand moment de partage et de dialogue. Merci Gorgui !

    * Stéphanie Pahud, Petit traité de désobéissance féministe, éditions Arttesia, 2011.